Goma : cette impressionnante action de MSF pour les déplacés ''oubliés'' de Sam Sam

Camp des déplacés de Sam Sam à l'ouest de la ville de Goma, ph ENET © Prince Bagheni


Installés depuis le 23 mars 2024 dans les sites de Sam Sam au quartier Mugunga à l'ouest de la ville de Goma, les 9.051 ménages des déplacés sont dépourvus de tout.

Venus de Bweremana, Rubaya, Karuba, Bihambwe, Kibabi, Ngungu, Mulambi, Nyamitaba, Humule et Mubambiro en territoire de Masisi au Nord-Kivu, ces déplacés de guerre n'ont jamais été assistés en vivres, médicaments par des humanitaires et/ou l'État congolais. Et ce, malgré toutes les plaidoiries faites par les responsables dudit camp.

Médecins Sans Frontières (MSF) se démarque. Après avoir identifié le besoin de ces déplacés, principalement celui lié à la prévention des maladies d'origines hydriques et celles de main salles, cette organisation internationale n'a pas tardé à venir installer des tanks d'eau et débuter la construction des latrines pour déplacés dans ce camp.

Ce vendredi 10 mai 2024, l'équipe de MSF (médecins sans Frontières) a fait une descente sur lieu. Occasion pour elle, de présenter à l'opinion l'état d'avancement des travaux de la construction des latrines et de ces tanks d'eau pour ces déplacés de guerre.

Paula Navarro, spécialiste en eau hygiène et assainissement pour MSF a fait savoir à la presse que les humanitaires n'étaient pas encore arrivés dans ce camp, en précisant qu'il est encore nouveau ledit camp ce qui selon elle, justifierait même le nombre inférieur d'intervenants humanitaires.

''Sam Sam c'est un camp des déplacés qui sont arrivés depuis fin mars, et Nous on a commencé à recevoir des informations selon lesquelles il y avait des gens qui étaient en train de s'installer ici. On est venu avec nos équipes, on a fait une évaluation, et on a confirmé qu'effectivement c'était comme ça. MSF dans la Zone fait des activités de de prise en charge des patients victimes des violences sexuelles et de prévention de choléra. Et on a décidé de détailler nos activités ici au camp, on pensait que la meilleure solution, comme les inspecteurs de santé sont aux alentours, c'était de le faire parmi la prévention de choléra avec l'implantation des activités en eau hygiène et assainissement'', a-t-elle déclaré.

Et de poursuivre :

''Dans le site de Sam Sam on a 180 latrines en contribution et on distribue de l'eau. L'idée c'est d'arriver à 180 mlc par jour, on sait que ça ne sera pas suffisant pour toute la population par ce que c'est énorme mais on essaie de donner un support'', a-t-elle déclaré.

MSF présent dans plusieurs camps au même moment ?

''MSF c'est une ONG médicale, on fait des activités en eau hygiène et assainissement comme partie de la prévention mais on n'arrivera jamais à couvrir le total des besoins par ce que ce n'est pas le seul camp où nous intervenons, on est dans beaucoup d'autres camps mêmes de Camps ayant des sites informels qui sont au tour et c'est environs 300.000 personnes qui habitent dans ces Sites. On ne pourra pas couvrir les besoins de tous ces sites, nous on est le seul acteur humanitaire ici'', a révélé à la presse Madame Paula Navarro.

Ce que prévoit MSF pour mettre les déplacés à l'abri de maladies 

''Les latrines que nous construisons, nous les enfonçons complètement fermées, les matières fécales ne pourront pas sortir, c'est une manière aussi de protéger la population et à chaque fois que nous construisons les latrines, on a une personne qui se charge de l'hygiène déjà entraînée pour faire correctement pour qu'elle même soit protégée, on lui fournit des matériels de nettoyage régulièrement et nos équipes sont au tour des latrines pour voir si ces pratiques d'hygiène sont pérennisées, nous mettons aussi des points de lavage des mains avec le savon pour que les gens en sortant des latrines ne puissent aller avec une maladie dans la communauté''., a-t-elle chuté.

Satisfaction des déplacés rencontrés sur place 

Âgée de 37 ans, mère de 9 enfants, Kitumaini Amani n'a pas dissimulé sa satisfaction, elle a fait savoir qu'ils (déplacés) faisaient les besoins dans les camps voisins et parfois même derrière les sites. Ce qui les expose à des maladies. 

Pour ce qui est de l'eau, elle a indiqué qu'ils (déplacés) font de kilomètres pour trouver cette denrée rare et espère qu'avec ces tanks de MSF, ils (déplacés) auront de l'eau près de leurs sites.

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  • ''Pour faire le grand comme le petit besoin, on se dirige dans le camp voisin, et parfois même derrière les sites ici même vu que nos voisins déplacés de l'autre camp nous refoulent parfois, pourtant tous avons fui la guerre. Et le fait même de faire ces besoins derrière les sites, est à la base de plusieurs maladies ici dans le camp, et pour se laver le corps, il faut attendre qu'il y a une obscurité, par ce que nous le faisions dehors. Personne ne peut se laver la journée vu qu'il n'y a pas de douches'', a-t-elle déclaré, avant de poursuivre, ''ce que je veux qu'on nous aide avec de l'eau le plus vite, les toilettes aussi, qu'on nous donne aussi à manger, puisqu'on est abandonné sur plusieurs plans''.

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