Depuis le samedi 14 septembre, un climat de terreur règne à Lokutu, dans la province de la Tshopo. Des hommes en uniforme, apparemment en mission depuis Kisangani, mènent des opérations nocturnes, ciblant les jeunes habillés en pantalons déchirés ou arborant des cheveux longs. Ces agents affirment être mandatés par le gouvernement provincial pour traquer des gangs, mais leurs méthodes suscitent l'indignation.
D'après des témoignages concordants, ces interventions sont marquées par des abus de pouvoir : arrestations arbitraires, tortures, et humiliations. Les victimes se voient infliger des coupes de cheveux forcées, tandis que leurs vêtements sont déchirés. Les coiffeurs locaux, complices ou contraints, exigent des paiements exorbitants pour ces "services", allant jusqu'à 40 000 FC. Ceux qui refusent ou qui se retrouvent en détention doivent s'acquitter d'une amende de 100 000 FC pour être libérés, souvent après avoir subi des sévices physiques.
Une victime témoigne : « Nous n'osons plus sortir la nuit. Les approvisionnements en produits agricoles sont perturbés, car les fournisseurs de Mwingi craignent d'entrer à Lokutu. Même les baleinières sont soumises aux contrôles abusifs par ces hommes. Les autorités locales restent silencieuses face à cette situation alarmante. »
Les opérations s'étendent également aux territoires voisins de Basoko, Isangi, et Yahuma, avec un siège provisoire à Isangi. Ces hommes en uniforme contrôlent non seulement la sécurité, mais aussi les flux économiques, imposant des taxes illégales aux commerçants et transporteurs fluviaux.
Les forces de sécurité locales semblent impuissantes face à cette situation, tandis que les tentatives de joindre les autorités politico-administratives et policières de Basoko ont été vaines.
Cette crise, qui plonge Lokutu dans une atmosphère de terreur et de paralysie économique, appelle une intervention urgente des autorités provinciales et nationales afin d'éviter une escalade incontrôlable.
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