Syrie : dissolution de toutes les factions armées et naissance de la nouvelle armée régulière

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La semaine dernière, le nouveau gouvernement intérimaire syrien a annoncé la dissolution de toutes les factions armées en Syrie. En conséquence, les nombreuses factions de l’Armée nationale syrienne, jusqu’ici financées et soutenues discrètement par la Turquie, dans le nord du pays, sont désormais intégrées à la nouvelle armée régulière. Cette transition est notamment visible à Manbij, où ces factions étaient déployées depuis deux mois pour mener la guerre aux forces armées kurdes stationnées quelques kilomètres plus à l'est, sur le barrage de Tichrine.

Les combattants des factions hétérogènes qui composaient l’Armée nationale syrienne ont changé d’apparence. À Manbij, sur le dernier check-point, les anciens uniformes ont été mis au placard. Désormais, ces hommes portent l’écusson de la nouvelle armée régulière syrienne. Salah, l’un des combattants, ouvre fièrement son treillis et montre le patch collé près de son cœur : « L'ordre est désormais de s'accrocher le drapeau de l'armée régulière syrienne. Et ils sont en train de fabriquer le même uniforme pour tout le monde. »

Les factions pro-Turquie de l’Armée nationale syrienne, qui avaient pris le contrôle de Manbij après la chute du régime, sont accusées d’exactions et de crimes de guerre. Rejoindre la nouvelle armée offre une meilleure crédibilité, explique Salah : « Ils nous proposent des salaires plus acceptables qu’avant, afin que personne ne soit tenté par le diable, ne soit tenté d'agir mal ! Cette nouvelle armée sera plus centralisée et mieux organisée que l’Armée nationale syrienne. »

Une offensive contre les Kurdes en suspens

Jusqu’ici, les factions de l’Armée nationale syrienne combattaient les forces armées kurdes sur le barrage de Tichrine. C’est à présent la nouvelle armée régulière du gouvernement intérimaire syrien qui prend le relais, explique Abou Aimad, responsable de la sécurité générale de Manbij : « Les brigades sont désormais toutes regroupées sous les ordres du ministère de la Défense. Pour le moment, nous n'avons pas eu l'ordre d'attaquer la zone des Forces démocratiques syriennes. La décision n'est pas encore prise. »

Le nouveau gouvernement intérimaire syrien reste prudent lorsqu’il s’agit de s’exprimer sur le sujet. Car en menant officiellement la guerre aux forces armées kurdes, Ahmed Al-Charaa risque de faire face à la pression américaine, à qui il demande aujourd’hui de lever les sanctions économiques qui touchent la Syrie.

Avec RFI 

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