Réformes Constitutionnelles : du rififi en RDC

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Modifier, changer ou garder ? Voilà les trois verbes autour desquels se cristallise le débat politique en République Démocratique du Congo au sujet de la Constitution du 18 février 2006.

En effet, depuis l'annonce, par le Chef de l'État, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO dans la ville martyr de Kisangani en Province de la Tshopo, de la nécessité de modifier ou de changer la loi fondamentale, la société Congolaise est en marche ne peu plus divisé entre les partisans et les détracteurs de cette initiative présidentielle sans qu'aucun consensus puisse se dégager pour le moment.

USN : entre scepticisme et optimisme

Le premier défi du Président TSHISEKEDI c'est de convaincre d'abord son propre camp politique, l'Union Sacrée de la Nation. 

En effet, depuis son annonce, peu des partis et regroupements politiques au sein de la coalition présidentielle osent délier leurs langues à ce propos. 

Hormis l'UDPS, Union pour la Démocratique et le Progrès Social, le propre parti du Président de la République, aucune déclaration formelle n'a pu être enregistrée du côté des cadres de l'USN.

Hormis la déclaration "ambiguë" de l'AFDC (Alliance des Forces Démocratiques du Congo) du deuxième Vice-président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo à ce sujet, ni Jean-Pierre Bemba, du Mouvement de Libération du Congo, ni Vital Kamerhe, de l'Union pour la Nation Congolaise ni Christophe Mbosso, deuxième Vice-président de l'Assemblée Nationale moins encore Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, Président du Sénat ne s'y sont exprimés pour soutenir ou récuser la démarche de leur partenaire politique. 

Une attitude qui laisse perplexe certains observateurs d'autant plus que ces chiffres du premier plan au sein de la majorité présidentielle sont tous membres du présidium de la nébuleuse Union Sacrée de la Nation. 

Après avoir occupé le devant de la scène pour rassembler le maximum autour de son projet, la hargne présidentielle pour défendre ce projet semble avoir céder la place à la redoutable UDPS qui en fait le point culminant de son agenda politique 2024-2028.

Aucune sortie médiatique d'un membre influent du parti n'éclipse la thématique en utilisant des éléments de langage pour le moins belliqueux.

Opposition : Kabila, Katumbi, Fayulu, Sessanga... en première loge !

Le combat de l'opposition contre ces réformes Constitutionnelles se structure autour du camp de l'ancien Président de la République, Joseph Kabila, de l'ancien Gouverneur de l'ex Katanga, Moïse Katumbi, des anciens députés Martin Fayulu et Delly Sessanga notamment . 

Pour ces opposants, toutes les tentatives de Félix-Antoine TSHISEKEDI de toucher à la Constitution n'ont comme objectif que de vouloir s'offrir un troisième mandat à la tête du pays. 

Si pour le Chef de l'État Congolais les réformes envisagées ne devraient pas concerner un quelconque troisième mandat (cfr les déclarations de Lubumbashi et Isiro), certains extrémistes de son parti n'excluent pas la possibilité pour Félix-Antoine TSHISEKEDI de rempiler. 

La prudence des constitutionnalistes

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    En effet, dans une déclaration faite le 30 novembre dernier à l'Université de Kinshasa, ces scientifiques se sont dits disposés à apporter leur contribution à ce débat le moment opportun. Ce qui constitue une prudence à demi teinte à l'initiative présidentielle d'après certains analystes.

    Loin de faire l'unanimité au sein de la communauté scientifique, certains scientifiques tels que le Professeur Nyabirungu évoque l'impossibilité de changer la constitution congolaise elle même n'ayant pas prévu un tel mécanisme.

    Du côté institutionnel, rien n'est encore formalisé pour donner sa chance à un début du débat sur la constitution. 

    Si certaines responsables institutionnelles s'y hasardent c'est à titre personnel.

    2025 profilant à l'horizon, l'avenir du pays devrait être dessiné cette année là par la commission multidisciplinaire que le Chef de l'État entend mettre en place pour baliser le chemin à un débat national et institutionnel au sujet de la Constitution. 

    Comme en 2016, 2017 et 2018, le débat sur les réformes Constitutionnelles a pu monopolisé l'actualité politique du pays avec des tensions sociales et politiques d'une violence rare. 

    Cette fois-ci, la conduite de cette initiative devrait privilégier la paix, la concorde nationale confie certains piliers du régime approché par Election-net.com 

    Rédaction

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