RDC/Okende Gate : " c'est une dérive autoritaire alarmante" C. Lubaya au PG près la Cour de Cassation

Photo d'illustration


L'affaire relative à l'assassinat de l'ancien député national et ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement Chérubin Okende Senga continue à cristalliser les débats en République Démocratique du Congo (RDC), 8 mois après sa survenue. Elle est revenue ces derniers temps à la une de l'actualité avec la publication par la justice des conclusions des enquêtes ouvertes par les autorités au lendemain de la découverte dans sa jeep du corps de cet ancien membre du gouvernement congolais. Ces conclusions selon lesquelles l'ancien porte-parole du parti politique de l'opposant Moïse Katumbi Tchapwe, se seraient suicidés suscitent une vive polémique.

Des critiques acerbes contre l’appareil judiciaire du pays se multiplient. Alors que son rapport est contesté, le procureur général près la Cour de cassation a décidé de mettre en exécution sa menace brandie contre ceux qui contestent les résultats des enquêtes judiciaires.

Dans une correspondance envoyée au procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Kinshasa/Gombe, le procureur général près la Cour de Cassation l'instruit d'arrêter tout celui qui doute de ces conclusions.

Cette instruction du procureur général près la Cour de cassation a provoqué la colère de l'ancien député national André Claudel Lubala.

Ce dernier est monté au créneau pour dénoncer « une atteinte rampante à la liberté de pensée, d'expression, de presse, d'information et d'émission consacrée et garantie par les articles 22, 23 et 24 de la Constitution (devenu Le Salut du Peuple!) et par les instruments juridiques internationaux de protection des Droits de l'Homme ratifiés par la RDC".

"Par cette lettre, le procureur général enjoint son subalterne d'interpeller et d'arrêter tout citoyen congolais qui oserait s'interroger sur sa version fondée et fondamentalement contestable sur la disparition tragique de Chérubin OKENDE. Ces ne sont ni plus ni moins menaces qu 'une atteinte rampante à la liberté de pensée, d'expression, de presse, d'information et d'émission consacrée et garantie par les articles 22, 23 et 24 de la Constitution (salle Le Salut du Peuple !) et par les instruments juridiques internationaux de protection des Droits de l'Homme ratifiés par la RDC", déplore l'opposant politique André Claudel Lubaya, avant d'enchaîner :

"Elles sont la preuve tangible et l'indice incontestable d'une dictature de pensée unique qui a pris corps en RDC et qui menace d'emprisonnement, toute dissidence".  

Il rappelle aux uns et aux autres « que lorsqu'en 1966, le pouvoir de Mobutu exécuta publiquement KIMBA, ANANY, BAMBA et MAHAMBA ; faussement accusé de complot et connus sous le nom de « pendus de la Pentecôte », il fit interdiction aux familles de faire le deuil et aux médias d'en faire écho. Par la suite, les LUBAYA, MULELE, BANGAME et autres furent assassinés à l'ombre sans que, par peur de représailles, les médias ne pipent mot pendant que les familles étaient contraintes de ne pas porter le deuil ni d'en parler. C'est comme cela que la peur s'était installée dans le pays et avait permis à Mobutu d'assassiner à volonté et de piller le pays".

"Comme si cela ne suffisait pas, poursuit-il", en 2024, soit 27 ans après la chute, la fuite et la mort de Mobutu, il est curieux de constater que le pouvoir du président TSHISEKEDI s'évertue à maquiller en "suicide ". ", l'assassinat d'un parlementaire et à interdire à quiconque de contester sa version des faits qui n'est qu'un vilain tissu de mensonges !"

Pour André Claudel Lubaya, "les menaces proférées par le Procureur Général ne sont pas un fait anodin ; loin s'en faut. Il s'agit d'une dérive autoritaire alarmante, d'un immense rétrécissement de l'espace démocratique et d' une menace claire à la liberté de pensée et de conscience ; ce qui jette à la poubelle de l'histoire le fameux "État de droit" autrefois vendu comme projet de société". 

À lui de chuter :

"De toute évidence, comme le dire les Saints Écritures, "les ténèbres ne régneront pas toujours". Quels que soient les moyens usités, il sera difficile sinon impossible d'étouffer la vérité sur le décès de Chérubin OKENDE. En son temps, MOBUTU faisait passer ses menaces à l'oral. Sous le régime du président TSHISEKEDI, il permet à ses services d'écrire pour documenter les actes d'arbitraire. La corrélation est vite établie, la ressemblance également. Il s'agit d'une dictature Mais comme toute dictature, l'histoire renseigne que ça soit celle du 3ème Reich, de Ceausescu, de Amin Dada ou de Mobutu, elles finissent toujours par s'effondrer, et de la plus mauvaise manière".

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