RDC/M23 : le sommet extraordinaire de Bujumbura accouche-t-il d'une souris ?

Photo d'illustration


Alors que les congolais s'attendaient à des mesures contraignantes contre la rébellion du M23 qui sévit dans le Nord-Kivu, de la part des dirigeants de pays membres de l'East Africa Community (EAC) réunis ce samedi 04 janvier en 20ème sommet extraordinaire à Bujumbura, capitale du Burundi, c'est plutôt un appel ordonnant "un cessez-le-feu immédiat" qui vient de clôturer ce rendez-vous tant attendu par les habitants des territoires de Rutchuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu, meurtris par les affaires de la guerre du M23.

             Luanda bis?

Pour plus d'un observateur, le sommet extraordinaire de Bujumbura est un rendez-vous manqué de plus comme le mini-sommet de Luanda du 23 novembre 2022 qui avait aussi pondu un communiqué prévoyant des sanctions contre la rébellion pro rwandaise du M23 si elle ne se retirerait pas de toutes ses positions conformément au chronogramme défini dans la feuille de route arrêtée par cette rencontre de la capitale angolaise. Depuis lors, le mouvement du 23 mars a fait un semblant de retrait dans certaines positions en renforçant sa présence dans d'autres, et en poursuivant sa conquête des villages dans les territoires de Rutchuru, Nyiragongo et Masisi sans qu'aucune sanction ne soit prise à son rencontre. 

Poursuite du tourisme pour la force de l'EAC ?

Avec ces conclusions du sommet extraordinaire de Bujumbura, la force militaire de l'EAC que les congolais voudraient voir s'engager sur les fronts contre les M23 va continuer "son tourisme" au Nord-Kivu. Bien avant ce sommet, le Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo (RDC), Christophe Lutundula Apala Pen'Apala qui accompagnait le président congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo au 20ème sommet extraordinaire de l'EAC indiquait que le gouvernement congolais attendait de cette rencontre une décision autorisant la force régionale de passer à l'offensive sur terrain.

" Notre message est très clair. Nous constatons que le M23 et le Rwanda ont rejeté les résolutions de la feuille de route. Maintenant, il faut en tirer les conséquences. Les accords signés tiennent les parties qui les exécutent de bonne foi. Ça n' a pas été respecté. Maintenant, il faut mettre en musique l'autre mécanisme qui est l'intervention militaire", a déclaré Christophe Lutundula Apala Pen'Apala dans des propos relayés par ACTUALITE.CD

À lui de poursuivre :

" Il faut que la force régionale passe à l'action… Une réunion réussie pour nous, c'est le respect de tous les accords que nous avons signés. Maintenant, c'est la clause relative à l'offensive militaire pour contredire le M23 à respecter le consensus international ".

À la place d'une mission offensive à la force régionale, les chefs d'État de l'EAC se limitent à un énième appel " au cessez-le-feu immédiat" et l'annonce de déploiement d'autres troupes de la force régionale sur le territoire congolais.

Et aux observateurs de s'interroger : " En quoi le communiqué de Bujumbura fera peur aux rebelles du M23 si seulement celui de Luanda qui prévoit de les sanctionner n'y est pas parvenu ? À quoi serviront ces nouvelles troupes à échouer en RDC alors que les précédentes ne sont qu'en tourisme depuis leur arrivée sur le sol congolais" ? Toutes ces questions restent pendantes. Mais le moins qu'on puisse dire est que le sommet extraordinaire de Bujumbura a accouché d'une souris.

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