RDC:FCC-CACH, la coalition au bord de l'implosion!


La République Démocratique du Congo (RDC) est depuis le début de l'année sans un gouvernement légitime. Et pourtant ce pays cinq fois plus grand que la France et 80 fois que la Belgique, l'ancienne puissance coloniale peuplée de près de 85 millions d'habitants selon les dernières estimations venait d'opérer sa toute première alternance pacifique de son histoire en élisant un nouveau président de la République en décembre dernier.

Privé d'une majorité parlementaire, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est contraint de composer avec la coalition de son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, Front Commun pour le Congo(FCC). Malgré les intentions de l'ex Chef de l'État de vouloir coaliser avec son successeur en lieu et place d'une cohabitation, les discussions pour la formation de la nouvelle équipe gouvernementale piétinent, en cause, des fortes divergences de vues au sujet de la réparation des portefeuilles ministériels.

Même si certaines indiscrétions font état des avancées significatives sur ce point, les deux parties sont toujours divisées sur les quotas à attribuer. Largement majoritaire dans les deux chambres parlementaires, le FCC revendique plus de 70 % de postes contre 30% pour la coalition présidentielle, Cap pour le Changement(CACH).

Ces discussions au point mort depuis quelques semaines déjà ont connu un coup arrêt total depuis 72 heures. Selon nos confrères de Radio France Internationale(RFI), une réunion prévue cette semaine à Kinshasa entre les deux alliés s'est écourtée.

Le FCC qui n'aurait pas digéré des nominations de certains mandataires au sein de la Gecamines et la SNCC,( la Société Nationale des chemins de fer) avait préféré quitter la table des négociations en protestations de ces ordonnances présidentielles jugées irrégulières par l'avocat et cadre du FCC, Constant Mutamba.

Même si son argumentaire sur le caractère illégal de ces nominations, qui n'auraient pas été contresigné par le premier ministre a été débouté par d'éminents juristes comme le professeur de droit constitutionnel, André Mbata ou l'avocat et activiste de droits de l'homme George Kapiamba, le débat ne s'est jamais vraiment clôturé. Lors de sa plénière de ce samedi, l'Assemblée nationale dirigée par Jeanine Mabunda, une proche de Joseph Kabila a abordé la question.

Dans sa motion incidentielle, le député FCC Charles Nawej a lui aussi jugé d' illégales, ces ordonnances prises par le Chef de l'État. Dans la soirée, c'est l'Association des jeunes professionnels pour la démocratie et le progrès social, une structure proche du Chef de l'État met en garde le FCC contre toute tentative de déstabilisation des institutions.

Elle dénonce, dans son communiqué parvenu à élection-net.com la violation de la constitution et du règlement intérieur de la chambre basse du parlement et exige des excuses publiques de l'auteur de la motion à l'endroit du Chef de l'État qui serait offensé par les propos de l'ancien ministre sous le règne de Joseph Kabila.

Du côté FCC, l'on entend pas baisser la garde. Dans un communiqué publié le même samedi, le FCC affirme avoir gelé sa participation au prochain gouvernement. Une posture prise au sérieux par les tshisekedistes qui viennent de convoquer une réunion d'urgence dès ce dimanche à Kinshasa pour étudier probablement la question.

Pour bon nombre d'observateurs, les deux partenaires seraient au bord de la rupture. Mais pour l'heure, les ténors des deux coalitions reconnaissent la difficulté dans les pourparlers mais refusent d'évoquer la rupture. Reçu vendredi par son prédécesseur, Bruno Tshibala, le nouveau premier ministre Sylvestre Ilunga est resté évasif sur la formation du gouvernement. « Nous aurons le gouvernement quand les deux parties auront bouclé les discussions», s'est il défendu.

Dans l'entourage du Chef de l'État, l'on exclut pas de recourir aux nouvelles alliances voir à la dissolution du parlement en cas de persistance des divergences. Mais les pro-Kabila eux se veulent optimistes même si certains n'excluent aucune hypothèse voir même la destitution du président. Malgré ce chantage mutuel, personne n'ose attaquer en premier.

José-Junior Owawa


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