RDC: Vital Kamerhe ou le malheur d’être le potentiel adversaire de tous !


Le nom de Vital Kamerhe circule démesurément ce dernier temps dans beaucoup de salons politiques congolais comme sur les réseaux sociaux. Un nom revenu depuis la polémique née de l’exécution du programme des 100 jours du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ses adversaires qui se recrutent dans tous les camps montent au créneau alors que ses partisans dénoncent une cabale.

Encore son nom, lui le Président National de l’Union pour la Nation Congolaise malmené dans la récente affaire des 15 millions de dollars américains supposés détournés notamment par sa bénédiction, selon les accusations.

Pourtant, ce n’est pas fini. L’évaluation du programme des 100 jours qu’il a piloté est fortement demandée. On soupçonne que des millions de dollars américains seraient détournés dans l’exécution de plusieurs travaux dont ceux des logements sociaux, des infrastructures médicales et scolaires, des sauts-de-mouton construits à Kinshasa, etc.

Deux chefs d’entreprises sont interpellés et placés en détention et là encore des langues tranchent sans attendre l’issue des enquêtes : c’est Vital Kamerhe le coupable.

Ses partisans dénoncent une pression sur des chefs d’entreprises arrêtés pour qu’ils citent le nom de l’actuel Directeur de Cabinet et allié de Tshisekedi.

Comment comprendre cette « passion » à parler de Vital Kamerhe dans la sphère politique congolaise alors que les enquêtes n’ont pas encore abouti ?

Kamerhe, le premier adversaire de l’UDPS ?

S’il faut à la justice le temps de traiter calmement le dossier et y apporter une lumière, il faut tout de même dire que le nom de Kamerhe se consomme aisément sur les réseaux sociaux et mieux encore dans les salons politiques congolais. A l’opposition comme dans la coalition, nombreux voudraient le voir « réduit » sur le plan politique ou encore ne pas le retrouver sur son passage.

D’un côté, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) voulant demeurer au pouvoir en 2023 au détriment de leur Accord à Nairobi créant le CACH, s’évertue à trouver des astuces pour ne pas tenir ses engagements.

En tout cas plusieurs cadres ne cachent pas cela comme si on était déjà en 2023 ou quelques mois avant.

« Le véritable adversaire n’est pas le PPRD ou le FCC. Kamerhe et son UNC sont nos vrais adversaires. Nous devons rester au pouvoir et on se moque de l’accord de Nairobi », confie un cadre de l’UDPS.

Des propos pas très loin de ceux tenus par Jean-Marc Kabund-A-Kabund au stade des Martyrs de Kinshasa affirmant que l’UDPS est au pouvoir pour l’éternité comme s’il voulait passer un message.

“Nous disons que l’UDPS est au pouvoir aujourd’hui, demain et pour l’éternité”, avait-il dit.

Des propos relayés par le député UDPS André Mbata lors de la célébration du 14ème anniversaire de la promulgation de la Constitution, le 18 février dernier.

« Rien ne prive Félix Tshisekedi de briguer un deuxième mandat” avait-il dit, faisant allusion à un accord entre l’Udps et l’UNC signé à Nairobi.

Entre-temps, le FCC cherche à affaiblir son allié du CACH et voit d’un bon œil une rupture entre l’UNC et l’UDPS.

Or, la gestion du Programme des 100 jours est essentiellement faite par des cadres de l’UDPS, qui étaient accusés de ne pas être « compétents ».

Alors qu’initialement le CACH voulait faire porter au FCC la responsabilité d’un éventuel échec du programme, le ministre des Finances est intervenu, ouvrant ainsi une brèche à l’UDPS qui depuis un certain temps cherchait des arguments pour rempiler en 2023.

Du coup, une accusation de détournement de deniers publics ne ferait pas de mal à l’UDPS pour mettre VK sur la touche. Les réseaux sociaux ont été bien servis.

Ça pourrait également relever, selon nombreux observateurs de la stratégie du chef pour mettre hors-jeu ses dauphins dans la course à un pouvoir qu’il compte à tout prix garder !

Et le FCC ?

Dans cette quête d’élimination des adversaires, mieux des « ennemis » politiques, le Front Commun pour le Congo de Joseph Kabila.

Le cap pour le Changement de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe constitue également une autre force pour faire sérieusement face aux élections de 2023 s’il reste uni et le FCC le sait pertinemment bien.

Faut-il garder le couple « Fatshivit » ensemble ou contribuer à sa dislocation ? En tout cas, le choix est clair et la coalition de Joseph Kabila sait qu’elle se dispute le fief de l’Est avec Vital Kamerhe. C’est d’ailleurs dans l’Est du Congo que la campagne de “lynchage” est particulièrement menée depuis l’affaire dite des 100 jours. Ses adversaires savent s’en servir.

Si officiellement on n’a pas annoncé la « guerre » contre le député national le mieux élu de 2018 en RDC, certains cadres n’ont toujours pas digéré son ascension alors qu’on le croyait « enterré politiquement » à l’intervalle de 2016 et 2018.

« Il peut donc rebondir et surprendre. Au FCC, on n’apprécie pas cette tendance pour lui à être au centre du jeu politique » explique un acteur politique du FCC.

Vient ensuite l’opposition

Pour comprendre la colère de plusieurs opposants contre le patron de l’UNC, il faut remonter à l’accord de Genève. Des principaux leaders de l’opposition d’alors créent « Lamuka » car, obligés d’avoir un candidat commun de l’opposition afin de l’emporter contre un candidat choisi par Joseph Kabila.

Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi sont là et contre toute attente, c’est Martin Fayulu qui sera choisi candidat commun de l’opposition.

Sans tarder, Kamerhe et Tshisekedi retirent leurs signatures de l’accord et disent qu’ils ont été dupés par leurs partenaires. C’est notamment Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Martin Fayulu ou encore Freddy Matungulu.

Ils décident alors de créer le « CACH » à Nairobi et le Président National de l’UNC accepte de n’être que le Directeur de campagne de l’actuel Chef de l’Etat.

Problème : ceux qui sont restés dans la coalition Lamuka ne décolèrent pas contre Kamerhe. Il l’accuse même d’avoir amené Tshisekedi chez Kabila pour qu’il soit « nommé » président de la République.

A l’Est comme à l’Ouest, au Centre comme au Sud, une campagne de dénigrement se met en place, les réseaux sociaux s’activent et l’homme du Sud-Kivu est présenté comme un monstre qu’il faut « abattre ».

Si certains de ses opposants ne se sont pas encore exprimés clairement sur les accusations contre lui, on peut voir que ce sont leurs partisans qui s’activent sur les canaux en ligne pour réclamer la démission de Kamerhe considéré comme coupable avant le procès.

Comme on le voit à l’opposition politique également, on voudrait visiblement se débarrasser de cet élément « gênant » pour la prochaine compétition électorale. “Un animal politique que tous les adversaires ne veulent pas retrouver sur son chemin”, confie un cadre Lamuka.

Kamerhe condamné et/ou accusé pour détournement des deniers publics ? C’est la formule qui ferait visiblement du bien à plusieurs de ses partenaires ou adversaires actuels.

Tout ceci, se fait, on peut le voir, dans la perspective de 2023. Tout le monde voudrait le voir « out » ou au moins « fragile » pour savoir se positionner.

election-net / la prunelle


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