Alors qu'il était déjà isolé politiquement et diplomatiquement, Laurent-Désiré Kabila avait été abattu dans des circonstances non encore éclaircies, au début de l'après-midi du 16 janvier 2001, soit 40 ans jour pour jour après l'assassinat de Patrice Lumumba, dans sa résidence, le palais de Marbre, à Kinshasa, par un ancien enfant-soldat devenu membre de sa garde, Rashidi Mizele, qui est abattu sur place quelques instants plus tard par l'aide de camp Eddy Kapend.
Dans ses affaires, on trouvera une missive signée de l'attachée militaire de l'ambassade américaine de l'époque : « en cas de problème, contactez ce numéro ».
Le docteur Mashako Mamba, présent à cet instant, tente vainement de réanimer le président assassiné. Le gouvernement déclarera plus tard que le président Kabila était encore vivant au moment où il était transporté d'urgence vers un hôpital au Zimbabwe, ce « temps mort » permettant aux autorités d'organiser la succession dans le climat tendu des heures qui ont suivi.
Le jour de l'assassinat, une délégation iranienne attendait d'être reçue par le président Kabila, pour une tractation visant à fournir l'Iran en uranium provenant de la province congolaise du Katanga, indique wikipédia.
Bien d'autres pistes viendront entourer de zones d'ombre cet assassinat non élucidé. Ainsi, le soir même du meurtre, onze ressortissants libanais liés au milieu du diamant, cibles d'une campagne punitive, sont enlevés dans la capitale congolaise et exécutés sommairement.
Le procès, devant une cour militaire, des personnes accusées de l’attentat sera dénoncé alors « avec force » par la communauté internationale et régulièrement remis en cause. La justice congolaise, faute d'avoir réussi à arrêter les coupables, condamnera de façon ubuesque plus d'une centaine de prévenus, militaires et civils, dont quatre enfants-soldats, innocents pour la plupart, et dont une cinquantaine croupissaient encore, huit ans plus tard, dans la prison centrale de Makala à Kinshasa dans des conditions dégradantes.
L'aide de camp et colonel Eddy Kapend, l'un des cousins de Kabila, considéré comme le chef de file du complot, et vingt-cinq autres personnes dont Antoine Vumilia, qui était son chef de la sécurité seront condamnés à mort en janvier 2003 sans que la peine prononcée soit exécutée. Certaines personnes furent aussi accusées d'avoir participé à un complot visant à renverser le fils du président défunt, et en particulier le conseiller spécial de Kabila père, Emmanuel Dungia, ancien ambassadeur en Afrique du Sud.
À l'occasion de la nouvelle année 2021, le président Félix Tshisekedi gracie les personnes condamnées pour l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, dont Eddy Kapend.
Succession du Mzee Laurent Désiré Kabila
Un « comité de crise » réunit les ministres d'État Gaëtan Kakudji, des Affaires étrangères, Abdoulaye Yerodia, et de la Justice, Mwenze Kongolo, sitôt après l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila et finit par désigner son fils Joseph pour lui succéder.
Par cet acte, les autorités déclarent avoir accompli la volonté du président décédé, qui avait désigné pour lui succéder, en cas de décès, son fils Joseph, alors « numéro deux » de l'armée, selon son « témoignage verbal » rapporté par le ministre de la Justice de l'époque Mwenze Kongolo, et, l'aide de camp et colonel Eddy Kapend, indique wikipédia.
Le militaire, qui contrôlait les généraux de Kabila après sa mort pendant le processus de la succession, sera d’ailleurs accusé plus tard d’avoir tenté de s’approprier le pouvoir. Le jour de l'assassinat, Gaëtan Kakudji, numéro deux du gouvernement, décrète un couvre-feu sur toute l’étendue de la capitale : « l'instauration du couvre-feu à Kinshasa a été ordonnée par le président Laurent-Désiré Kabila », dit-il à la presse.
Le 26 janvier, Joseph Kabila Kabange est investi président de la République.
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