La commission électorale Nationale indépendante CENI éprouve des difficultés pour organiser des élections municipales en République Démocratique du Congo. Initialement prévues en 2019, ces élections sont toujours incertaines.
Dans son rapport déposé à l'Assemblée Nationale dont Election-Net a pris connaissance, la centrale électorale évoque le manque de moyens financiers et logistiques pour la tenue de ce scrutin pouvant mettre en place les conseillers communaux, conseillers des secteurs et de chefferies).
Selon La CENI, le gouvernement n'a pas mis des moyens pour aménager les bâtiments administratifs qui devront recevoir environs 11 milles conseillers municipaux, et leurs installation, au-delà de cette incertitude, le paiement des animateurs de ces nouvelles institutions locales pourront aussi poser un problème, dans le contexte difficile ou les partenaires financiers de la RDC notamment exigent une rigueur sur les finances publiques.
Le budget électoral chiffré par la CENI pour ces scrutins est évalué à 300 millions de dollars américains. Cependant, le Gouvernement n’a aligné que l’équivalent de 130 millions USD dans le Budget 2020 adopté par le Parlement. Ce qui dégage un gap à combler de 170 millions USD, soit plus de 56% de la facture des scrutins.
Cette situation pourrait obliger le Gouvernement soit : à procéder à la suppression de certaines dépenses publiques pour affecter ces ressources aux opérations électorales et d’envisager le moment venu un collectif budgétaire ; soit solliciter les appuis des partenaires de la Rd Congo.
En décembre 2019, les participants au deuxième Forum sur la décentralisation avaient insisté sur la nécessité et l’urgence pour le Gouvernement à créer les conditions pour l’organisation des dites élections.
« Le respect de l’engagement formel pour la tenue des élections municipales, urbaines et locales comme prévue dans le projet de loi de finances de l’exercice 2020 ; la mobilisation et la mise à disposition des moyens financiers tout en respectant le plan de décaissement pour la tenue effective des élections municipales, urbaines et locales », ont – ils recommandé.
Eu égard du retard connu sur le calendrier électoral pour organiser ces élections urbaines, municipales et locales, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devrait faire une nouvelle programmation du scrutin.
D’après des experts en matière électorale, cette longue période de léthargie n’a pas favorisé le bon déroulement du processus d’autant plus qu’à ce stade, la révision du fichier électoral s’impose avant toute consultation.
Si cette réalité semble compliquer la donne, dans l’hypothèse d’organiser au plus vite ses scrutins, elle offre aux parties prenantes deux options pour décider.
La première consisterait à s’accorder pour mettre à l’écart entre 10 à 12% des nouveaux majeurs lors des scrutins qui seront convoqués afin de rattraper le retard en juillet 2020. La seconde proposerait la prise en compte du problème technique obligeant une révision du fichier électoral, processus laborieux et coûteux, pour permettre à cette catégorie d’électeurs d’exercer leurs droits.
Toutefois, soutient – on, l’option à lever devra tenir compte de la technicité de la CENI, toute comme du consensus politique et de l’adhésion de la société civile ainsi que des partenaires de la RDC.
Patrick Felix ABELY
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