Joseph Mukungubila Mutombo dénonce une trahison et appelle à la renaissance spirituelle et politique du Congo
La rencontre du mercredi 12 février à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, occupée par la rébellion de l'AFC-M23 appuyée par le Rwanda, ne cesse de défrayer la chronique médiatique et politique en République démocratique du Congo. Les réactions sur cette rencontre fusent de partout et divergent selon que l'on est d'un camp ou d'un autre.
Dans une lettre ouverte poignante et chargée d’émotions, Joseph Mukungubila Mutombo, figure spirituelle et politique controversée, interpelle la conscience nationale congolaise. Il questionne les motivations derrière la récente initiative de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) d’engager un dialogue avec le mouvement rebelle M23. Une démarche qui, selon lui, frôle la trahison et met en péril l’intégrité du pays.
Un acte de trahison ou un élan patriotique ?
La descente de la CENCO et de l’ECC vers le M23, mouvement armé accusé de déstabiliser la région du Nord-Kivu, a suscité une vive polémique. Pour Mukungubila, cette initiative n’est rien de moins qu’une caution implicite des actions violentes du M23, notamment les récents événements sanglants à Goma.
«En vous rendant sur place, vous avez légitimé leur sale besogne », lance-t-il avec véhémence. Il rappelle que le peuple congolais, dans son ensemble, avait pourtant rejeté toute forme de dialogue avec ce groupe armé.
La communauté internationale pointée du doigt
Mukungubila ne se contente pas de critiquer les institutions religieuses. Il s’en prend également à la communauté internationale, qu’il accuse de complaisance face à l’agression dont la RDC est victime. Citant l’ancien président français François Hollande, il souligne l’urgence pour la France et d’autres puissances mondiales d’exercer une pression accrue sur le Rwanda, accusé de soutenir le M23.
«Pourquoi tant de silence face à la souffrance du peuple congolais ? », interroge-t-il.
Une vision spirituelle et politique pour le Congo
Au-delà de la dénonciation, Mukungubila propose une vision spirituelle et politique pour le Congo. Il évoque la « renaissance de la Royauté », un retour aux racines précoloniales du pays, où le Congo était une terre bénie et protégée par Dieu. Selon lui, le Congo a un rôle crucial à jouer dans le monde, un destin divinement ordonné qui ne peut être accompli que par une réconciliation avec le « Dieu du Ciel, de la Terre et des Eaux ».
Il rappelle également son propre parcours politique, notamment sa candidature aux élections présidentielles de 2006, où il se présentait comme le candidat unique du « Dieu Créateur ». Pour lui, la solution aux maux du Congo réside dans un retour à la foi et à l’unité nationale, sous la guidance divine.
Un appel à la résistance et à la foi
Mukungubila conclut sa lettre par un appel vibrant à la résistance et à la foi. Il exhorte ses compatriotes à se ranger derrière lui, qu’il présente comme l’Oint de Dieu, pour vaincre les forces qui cherchent à détruire le Congo.
«Croyez en l’Éternel Dieu du pays, croyez en son Oint, et vous vivrez la délivrance », affirme-t-il avec conviction.
Lire Aussi:Il recommande également d’écouter la chanson "Leza wa ntanda" (Dieu du pays), composée par son fils, le Prince Demu, comme source d’inspiration et de réflexion pour le peuple congolais.
Une lettre qui divise mais qui interpelle
Si la lettre de Joseph Mukungubila Mutombo ne manquera pas de susciter des réactions contrastées, elle a le mérite de poser des questions cruciales sur l’avenir du Congo. Entre trahison et patriotisme, entre foi et politique, le débat est lancé. Et le peuple congolais, plus que jamais, est appelé à faire un choix : celui de la division ou celui de l’unité sous la bannière divine.
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