À partir de ce 1er août, des centaines de milliers de Nigérians pourraient se retrouver dans la rue pour manifester. Lancé depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux, le mouvement EndbadGovernance, ( « mettre fin à la mauvaise gouvernance », en français), compte catalyser la colère présumée des classes moyennes et populaires. Une majorité de Nigérians vivrait très mal les récentes politiques libérales recommandées par le FMI et mises en place par le président Bola Ahmed Tinubu depuis son arrivée au pouvoir.
À cause notamment de la fin des subventions publiques au carburant, l'inflation à plus de 30% ou encore l'insécurité dans le nord-ouest qui empêchent des centaines de milliers de paysans d'accéder à leurs terres, le mouvement Endbadgovernance devrait démarrer ce jeudi 1er août dans les principales villes du Nigeria, et même dans le nord. Les élites politiques, traditionnelles et religieuses lancent des appels au boycott de ce mouvement depuis plusieurs semaines.
En cause ? Toutes ces mesures décidées par le président Bola Ahmed Tinubu et recommandées par le FMI qui braquent une bonne partie de la population. À Port Harcourt, dans le sud du pays, Bennett estime les autorités fédérales insensibles aux conditions de vie des Nigérians. Cette enseignante se sent déclassée : « Compte tenu des difficultés actuelles du Nigeria, le revenu minimum aurait dû être fixé à 138 euros, mais en fin de compte, il atteint à peine 38 euros. Alors, dites-moi, comment fait-on avec cette somme dans le contexte actuel de crise économique ? Le gouvernement ne fait pas ce qu'il est censé faire pour nous aider ».
Le mouvement peine à s'organiser
Payée en dessous du nouveau salaire minimum, Bennett soutient le mouvement EndbadGovernance. Mais elle ne compte pas se joindre aux manifestations car « des briseurs de manifestations peuvent infiltrer les cortèges ». « Ils peuvent causer du tort à des citoyens innocents. Pour plus de sécurité, je ne voudrais pas, personnellement, faire partie de ce mouvement. Cependant, je soutiens l'idée de la manifestation », raconte-t-elle.
Rendrix, lui, a milité contre les violences policières en 2020. Ce chauffeur de taxi est sourd à l'hostilité lancée par les élites politiques et religieuses nigérianes. « C'est la peur qui nous maintient dans cette situation. Car même dans la peur, on reste dans la pauvreté. Vous comprenez ? Voyez, ce que font les politiciens. Ils nous font peur afin de nous empêcher de faire les choses justes ». Pour ses enfants, Rendrix promet de manifester aussi longtemps que durera ce mouvement contre la mauvaise gouvernance.
Avec RFI
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