Une étude récente du chercheur français Pierre Jacquemot, consultée par deskeco.com, dévoile le rôle central de l'Ouganda dans l'exploitation illégale de l'or en République Démocratique du Congo (RDC). Selon les données de Swissaid (2024), l'Ouganda a exporté pour 2,7 milliards de dollars US d'or en 2023, un record qui dépasse largement ses revenus traditionnels issus du café. Pourtant, le pays ne produit apparemment que 3 tonnes d'or par an et ne dispose pas de mines industrielles significatives.
L'étude révèle que la majorité de cet or provient de la RDC, notamment de la région de l'Est, et transite par des points stratégiques comme Tchomia, sur les rives du lac Albert. Pour masquer l'origine illicite du minéral, l'Ouganda utilise des astuces douanières, attribuant faussement l'or à des pays comme la Tanzanie, l'Afrique du Sud, voire la Gambie, qui ne produisent quasiment pas d'or.
En parallèle, l'Ouganda ambitionne de devenir un « hub sous-régional » pour la transformation et l'exportation de minéraux, avec deux raffineries clés, dont l'African Gold Refinery (AGR), souvent citée dans les rapports sur les importations d'or. Ces révélations mettent en lumière un trafic qui alimente les conflits en RDC tout en enrichissant frauduleusement ses voisins.
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