Maniema : la guerre médiatique entre Matata Ponyo et Idrissa Mangala fait rage

Photo d'illustration


Entre l'ancien premier ministre congolais originaire du Maniema Augustin Matata Ponyo Mapon et le gouverneur intérimaire de cette province Afani Idrissa Mangala, c'est le bras de fer. Les deux acteurs politiques se livrent depuis plusieurs jours une bataille rangée par médias interposés.

Tout commence par la circulation sur les réseaux sociaux des images horribles devenues virales montrant des miliciens Maï-Maï Malaika qui règnent en maîtres dans le territoire de Kabambare, territoire d'origine du Sénateur Augustin Matata Ponyo, dirigés par le Cheikh Kabala en train d' administrer des coups de fouets aux filles et femmes habillées en jupes courtes et pantalons.

Kinshasa capitale congolaise, l'ancien premier ministre depuis est monté au créneau pour déclarer ces actes rappelant la triste époque coloniale. Il conduit une délégation des sénateurs et élus provinciaux du Maniema auprès du ministre des Droits Humains pour dénoncer ces actes et mener un plaidoyer en faveur des victimes.

                Genèse du conflit

Dans la foulée des condamnations contre ces actes, un audio déclencheur du ping-pong médiatique entre Matata Ponyo et Idrissa Mangala va faire le tour des différents forums Watts App du Maniema. Dans cet audio l'on pouvait attendre le gouverneur intérimaire du Maniema Afani Idrissa Mangala réagissant en swahili à la sollicitation d'un notable de Kabambare appelant à son implication pour demander au chef milicien Kabala de mettre fin à des exactions commises contre les populations civiles, accusé Matata Ponyo Mapon d'être l'un des instigateurs de la rébellion Maï-Maï Malaika et de n'avoir pas été à mesure d'éradiquer celle-ci alors qu'il était premier ministre.

Enlisement du bras de fer

Comme il fallait s'y attendre, l'ancien chef du gouvernement congolais va sortir ses griffes en accusant à son tour le gouverneur intérimaire au cours d'une interview accordée à la radio Onusienne, la radio Okapi et largement relayée par les médias locaux, d'avoir institutionnalisé la rébellion Maï-Maï Malaika, avant d'appeler à sa démission. Les lieutenants des deux protagonistes vont poursuivre la guerre médiatique en y multipliant des déclarations d'accusations mutuelles chaque camp rejetant à l'autre la responsabilité.

Comme si cela ne suffisait pas, le sénateur Augustin Matata Ponyo va enfoncer le clou en rappelant de nouveau devant la presse locale le lundi 06 février, le gouverneur intérimaire à rendre le tablier pour incapacité de gérer la province. Et ce, après que le Commissaire provincial près le gouverneur intérimaire en charge de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Relations avec les partis politiques ait blanchi les miliciens Maï-Maï Malaika en indiquant que les images qui ont fait le tour du monde montrant les miliciens Maï-Maï Malaika en train de bastonner les filles et femmes habillées en jupes courtes et pantalons.

Cette nouvelle sortie médiatique de Matata Ponyo va provoquer de nouveau la colère du chef de l'exécutif provincial intérimaire qui sort ses gants en qualifiant dans un autre audio qui circule depuis ce mardi matin dans les forums WattsApp du Maniema, l'ancien premier ministre d'un "tricheur", qui s'attribue tous les mérites de ses prédécesseurs et d'autres dignitaires de la province.

Ce que pense l'homme de la rue

Quelques kindusiens interrogés hors micro par ELECTION-NET.COM appellent les deux protagonistes à mettre fin à cette guerre médiatique qui ne profitent pas à la province et continue à diviser les fils et filles de la province alors qu'ils s'apprêtent à accueillir du 14 au 15 février un forum pour l'unité, la cohésion et le développement de la province à l'initiative des confessions religieuses oeuvrant en province, la plateforme culturelle Hewa ya Mashariki ainsi que les représentants des sept territoires du Maniema, sous la présidence de l'évêque du diocèse catholique de Kindu François Abeli Muhoya Mutchapa. Ces derniers estiment que cette situation risque d'impacter négativement sur la cohésion recherchée à travers ce forum.

Un enseignant des humanités qui s'est exprimé également hors micro pense qu'en s'engageant dans une bataille médiatique avec le gouverneur intérimaire, l'ancien premier ministre a décidé de se rabaisser. 

Pendant ce temps, l'on ne sait pas jusqu'où irons les deux parties avec leur guerre médiatique. Seul l'avenir nous en dira plus.

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