Lualaba : la guerre est déclarée aux creuseurs


La province du Lualaba au bord de l’implosion avec les mineures artisanaux communément appelés creuseurs. Alors que les fouilles continuent pour retrouver les corps dans l’éboulement survenu dans la concession de l’entreprise KCC avec plus de 40 morts au dernier bilan avancé par les autorités de la province de la capitale mondiale du cobalt. Le cri de cœur du gouverneur Richard Muyej décriant la présence de ces « clandestins » qui peuvent pousser les investisseurs à mettre la clé sous le paillasson, de même les propos du Ministre de l’intérieur intérimaire Basile Olongo qualifiants ces creuseurs «C’est triste et vrai, nous avons perdu nos compatriotes mais quels compatriotes ? Nous avons perdu des voleurs » déclarations qualifiées de choquantes par les défenseurs des droits de l’homme.
Cet incident malheureux n’a cependant pas entamé la détermination des creuseurs à la quête de la survie. Ils poursuivent des incursions nocturnes dans les concessions privées. De leur part, animées par le souci d’offrir d’un climat d’affaires serein, les autorités Politico-administratives tant au niveau national que provincial ont déployé les militaires dans pour sécuriser le gisement de KCC.
A présent, c’est l’entreprise minière TFM de s’inquiéter du vol des minerais dans sa concession par les creuseurs installés le long de la route Likasi Kolwezi. A la plainte de ce géant minier, sans aucune autre forme de procès, les autorités de Kinshasa ont déployé les militaires de la deuxième zone de défense déguerpir les artisanaux sans un jugement et au mépris des réalités socio-économiques, sécuritaires et humanitaires.
Déjà la société civile interpelle les autorités politico-administratives et TFM sur la violation des lois du pays et des traités internationaux. En effet, les deux parties sont signataires des principes relatifs à la sécurité et aux droits humains des Nations-Unies et au regard de la réforme du secteur sécuritaire et de la loi minière congolaises qui stipulent que l’armée ne peut intervenir dans les concessions minières sauf venir en appui à la police en cas de débordement.
Il est vrai que les autorités du Lualaba allèguent sur la présence des personnes armées dans les rangs des artisanaux miniers, c’est ce qui justifierait l’intervention de l’armés autour de la concession de TFM et de KCC pour dissuader les réfractaires, ce qui n’a pas encore été prouvé jusqu’alors. De son côté la société civile invite les autorités de la province du Lualaba à ouvrir la voie à des consultations et négociations pour éviter de tomber dans le drame humanitaire comme dans « l’affaire Kawama » avec le gouvernement Katumbi qui avait fait plus de 200 maisons démolies en 2009. Une catastrophe humanitaire qui a sérieusement écorché l’image d’EGMF. Avec la tournure des récents évènements tout porte à croise de Tenke Fungurume Mining est tenté de rééditer cet exploit néfaste au village Kafwaya qui pourtant avait existé bien avant l’implantation de cette entreprise minière. L’opinion s’interroge s’il est avenant de priver cette population de son patrimoine culturel et de la jouissance des fruits de la terre de ses ancêtres en dépit des migrants économiques transformés en creuseurs et qui ont élu domicile dans cette entité.

Chris Lumbu


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