Léopards RDC: Ibenge s’en va, les problèmes demeurent


Il aura été parmi les entraineurs qui ont fait les plus longtemps à la tête de la sélection nationale de la RDC. A la coupe d’Afrique de nations de 2019, il a été le sélectionneur (d’origine) qui avait la plus grande longévité en tant que sélectionneur national. Ceci est désormais un souvenir car Florent Ibenge n’est plus à la tête de la sélection nationale de la République Démocratique du Congo depuis ce mercredi 06 août.

Cinq ans à la tête de l’équipe nationale, 27 victoires, 13, défaites et 13 matchs nuls. En termes des trophées et médailles, le désormais ancien sélectionneur aura amené les médailles d’or (champion d’Afrique CHAN en 2016), et les médailles de bronze à la CAN 2015. Cette année-là, alors qu’il est au début de sa première expérience (sa seule) d’une sélection, Florent Ibenge atteint la demi-finale de la coupe d’Afrique alors que la RDC avait fait presque 20 ans sans avoir atteint une telle performance (18 ans après la performance de la génération Watunda Iyolo, à la CAN 1998).

Mais ce natif de Mbandaka, a débuté sa descente dans la mauvaise pente avec les Léopards le jour de 2017 où le onze national a concédé au stade des Martyrs un match nul contre la Tunisie, perdant ainsi tout espoir de participer à la coupe du monde Russie 2018. Il faut dire que pour Florent Ibenge, la qualification des léopards au « mondial » était son objectif ultime. A partir de ce jour-là, les observateurs avisés avaient deviné dans le chef des Léopards, une démotivation qui a mené la formation nationale à une sorte de sortie de route.

Si la formation Congolaise n’avait pas beaucoup dégringolé dans le classement Fifa, ses défaites et matchs nuls qui ont suivi la déconvenue face aux Aigles de Carthage ont été un symptôme d’une maladie plus profonde, un signe avant-coureur d’un échec à venir. Sur les 13 derniers matchs de la RDC, il n’y a eu que 3 victoires et lors de la phase des éliminatoires de la dernière CAN, jusqu’à la Cinquième journée, les hommes de Ibenge n’avaient remporté qu’une seule victoire. Pas étonnant donc que lors de la phase finale de la compétition en Egypte, le onze congolais n’ait remporté qu’une seule victoire sur 4 matchs.

Réagissant après coup, certains dirigeants du football congolais ont essayé de remettre en cause les choix techniques du sélectionneur. Dans les rues de Kinshasa, dans les milieux sportifs et même dans les médias Kinois, Ibenge la coqueluche était devenu Ibenge le mal-aimé. Commentant les différentes contre-performances des Léopards, un journaliste avait même estimé que le sélectionneur national était passé d’Ibenge « coacher à Ibenge coincé ». Même si l’intéressé a lui-même concédé quelques « erreurs tactiques» de sa part, les défaites des léopards ne sont pas à mettre sur le dos du technicien congolais.

Un mal profond    

Jean-Florent Ibenge a succédé à Claude le Roy qui a lui-même succédé à Robert Nouzaret. Mais avant lui, il y a eu Patrice Neuveu, qui lui-même est arrivé après l’échec d’Henry Depireux. Ce technicien belge était lui-même nommé à la tête de la sélection congolaise à la suite de l’échec de Claude le Roy à la CAN 2006.

Pour ne citer que cette vague de succession, on comprend que la valse des entraîneurs est révélatrice d’une politique mal pensée. Hormis quelques cas d’exception, il faut remarquer que les nations performantes dans le football, sont celles qui ont été encadré les talents dès leur jeune âge. Il n’y a pas de miracle en cette matière : seule une bonne politique d’encadrement des équipes d’âge peut redonner ses lettres de noblesse à la sélection nationale congolaise. Faire autrement ne serait que caresser le mal dans le sens du poil, avant de faire semblant d’apporter de « grands changements ».

On le voit, le mal du football congolais est moins un problème de noms que celui de la politique à appliquer. Le sélectionneur démissionnaire avait l’ambition de construire une équipe forte. Force est de constater que 5 ans après, cet objectif est resté au stade de souhait ou presque. Les dirigeants du football congolais eux, ont une chose en tête : quel sélectionneur il faut pour remplacer Ibenge. Mais entre-temps, si rien ne fait pour valoriser l’encadrement des équipes d’âge au niveau national, la RDC partira d’illusions en illusions.

  Ilunga M   


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