Haut-Katanga/Réduction du train de vie de l'État : Filimbi vise un développement minier équitable

Dans un entretien exclusif accordé à Election-net.com ce samedi 15 mars 2025, Bienvenue Matanda, coordonnateur provincial du mouvement citoyen Filimbi dans le Haut-Katanga, a dévoilé les contours d'une campagne de sensibilisation axée sur la réduction du train de vie des institutions étatiques. Une initiative qui place les provinces minières, dont le Haut-Katanga, au centre de ses actions, en raison de leur rôle crucial dans l'économie nationale et des paradoxes socio-économiques qu'elles endurent.  

Une campagne pour interpeller les dirigeants  

La campagne de Filimbi vise à interpeller les dirigeants pour qu'ils réduisent le train de vie des institutions et réorientent les ressources vers les besoins prioritaires de la population. « Notre objectif est que l'État ait les moyens de sa politique et puisse répondre aux problèmes urgents tels que le manque de routes, d'hôpitaux et d'écoles », explique Bienvenue Matanda.  

Pourquoi cibler les provinces minières ?  

Si la campagne est menée à l'échelle nationale, elle accorde une attention particulière aux provinces minières. « La grande partie de notre budget provient des ressources minières, mais ces régions restent parmi les plus pauvres du pays », souligne Matanda. Le constat est alarmant : malgré leur contribution massive au budget national, les provinces minières comme le Haut-Katanga manquent cruellement d'infrastructures de base.  

« Nous avons réalisé que les provinces où sont exploitées ces richesses sont souvent les plus démunies : pas de routes, pas d'écoles, pas de services de santé. Nous voulons que les citoyens comprennent qu'ils ont le droit d'exiger une réduction du train de vie institutionnel pour que les ressources soient réinvesties dans des projets communautaires », ajoute-t-il.  

Un message fort pour les dirigeants  

Le message de Filimbi est clair et s'adresse à tous les niveaux de pouvoir.   « Le peuple a souffert depuis 1960. Nous avons voté pour nos dirigeants en croyant qu'ils agiraient pour le bien-être de la population. Il est temps qu'ils assument leurs responsabilités », déclare Matanda.  

Ce message vise en premier lieu le président de la République, « garant du bon fonctionnement des institutions », mais aussi le parlement, le gouvernement et les institutions provinciales. « La réduction du train de vie ne doit pas rester un slogan, elle doit devenir une réalité », insiste-t-il.  

Conscientiser, ne pas se révolter  

Interrogé sur l'intention derrière cette campagne, Matanda précise qu'il ne s'agit pas de révolter la population contre les dirigeants. « L'idée est de conscientiser les communautés pour qu'elles exigent plus de responsabilité et de transparence dans la gestion des ressources publiques », explique-t-il.  

Un contexte favorable  

Bien que Filimbi mène cette campagne depuis 2024, elle salue les récentes initiatives du président de la République en faveur de la réduction du train de vie institutionnel. « Nous nous félicitons que le président ait compris la nécessité de cette réduction. Cela valide notre combat et montre que nos demandes sont légitimes », affirme Matanda.  

Sensibilisation et mobilisation citoyenne  

Pour atteindre ses objectifs, Filimbi mise sur des stratégies de terrain. « Nous menons des actions de sensibilisation et des échanges participatifs avec les citoyens. L'objectif est de les informateurs, de les éduquer et de les mobilisateurs pour qu'ils deviennent des acteurs du changement », détaille Matanda.  

Cette campagne, loin d'être un simple cri d'alarme, se veut un appel à l'action pour une gestion plus équitable et transparente des richesses nationales. Dans un pays où les inégalités persistent, elle rappelle que le progrès ne peut se faire sans la véritable participation active et exigeante des citoyens.

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