La République démocratique du Congo (RDC) a enverra, mardi, une délégation en Angola pour des pourparlers visant à résoudre le conflit grandiose contre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, a annoncé dimanche la présidence congolaise.
L'Angola avait annoncé la semaine dernière que des négociations directes entre la RDC et le M23 débuteraient à Luanda, la capitale angolaise, le 18 mars.
Le président congolais Félix Tshisekedi, qui avait longtemps exclu tout dialogue avec le M23, semble désormais changer de position après une série de revers militaires et un affaiblissement du soutien régional en faveur de Kinshasa.
"À ce stade, nous ne pouvons pas encore dire qui composera la délégation", a déclaré la porte-parole de la présidence, Tina Salama.
De son côté, le M23 a confirmé avoir reçu l'invitation de l'Angola, a déclaré dimanche son porte-parole, Lawrence Kanyuka, sur le réseau social X, sans préciser s'il comptait y participer. Le groupe rebelle a toutefois émis une série de conditions préalables à son engagement dans les pourparlers, exigeantes notamment que le président Tshisekedi reconnaisse publiquement sa volonté de négocier directement avec eux.
L'Angola tente de négocier un cessez-le-feu durable et d'apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir le M23. Kigali nie cependant ces allégations.
Le conflit dans l'est de la RDC, qui perdure depuis plusieurs décennies, trouve ses origines dans les répercussions du génocide rwandais de 1994 et la lutte pour le contrôle des immenses ressources minérales du pays.
La situation s'est considérablement aggravée ces derniers mois, le M23 s'emparant de territoires qu'il n'avait jamais contrôlés auparavant, y compris des zones stratégiques proches des deux principales villes de l'est congolais ainsi que de nombreuses localités.
D'après les autorités congolaises, au moins 7 000 personnes ont été tuées depuis janvier. Par ailleurs, les combats ont provoqué le déplacement d'au moins 600 000 personnes depuis novembre, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Dans ce contexte, le président angolais João Lourenço a appelé, samedi, toutes les parties à cesser les hostilités à partir de minuit afin de créer un climat favorable aux négociations.
"Le cessez-le-feu doit inclure l'arrêt de toutes les actions hostiles contre la population civile ainsi que l'occupation de nouvelles positions", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Cependant, les affrontements se poursuivront dimanche, un responsable local ayant signalé des combats dans la région de Walikale.
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