Corée du Sud : des femmes accusées d’être à l’origine de l’augmentation des suicides masculins

D’après le conseiller municipal de Séoul, les hommes auraient plus de difficulté à trouver un emploi du fait de l’arrivée des femmes sur le marché du travail. Elles seraient aussi moins disposées à se marier.

Le conseiller municipal de Séoul, Kim Ki-Duck, a accusé les femmes d’être «responsables» de l’augmentation des suicides masculins. Comme l’a révélé la BBC , l’homme politique a déclaré dans un rapport que la transformation du pays en une «société dominée par les femmes» pourrait être «en partie responsable de l'augmentation des tentatives de suicide chez les hommes».

Il a tenté démontrer que les hommes auraient plus de difficultés à trouver un emploi du fait de l’augmentation de la participation des femmes au marché du travail. Une autre conséquence serait visible selon le politicien : elles seraient également moins disponibles pour les épouser. Le suicide est effectivement un réel problème de santé publique en Corée du Sud. Le rapport a rapporté 430 en 2018 contre 1043 en 2023. La proportion d'hommes à se suicider est passée de 67 % à 77%.

Le parti de la justice a accusé le conseiller de «rejeter facilement la faute sur les femmes de la société coréenne qui luttent pour échapper à la discrimination sexuelle.» Il lui a demandé de retirer «ses propos et d’analyser correctement les causes du problème». À la BBC, Yuri Kim, directrice du syndicat des femmes coréennes, a déclaré que «de tels commentaires illustrent à quel point la misogynie est omniprésente en Corée du Sud». Avant d’ajouter : «Blâmer les femmes pour leur entrée sur le marché du travail ne fera que prolonger les déséquilibres dans notre société».

En Corée du Sud, pays qui s’élève pourtant à la onzième puissance économique mondiale, la situation reste très difficile pour les femmes. Comme le rappelle la BBC, il existe un écart considérable entre le nombre d’hommes et de femmes qui travaillent à temps plein, les femmes étant majoritairement employées à temps partiel ou à titre temporaire. Si l’écart salarial se réduit, les femmes restent toujours payées en moyenne 29% de moins que les hommes.

Avec Le Figaro

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