Burundi: les raisons de l'échec d'un programme d'aide du FMI

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Il y a 18 mois, l'annonce de l'accord entre le FMI et Gitega, assorti d'une facilité de crédit de 261 millions de dollars sur quarante mois, avait suscité de l'espoir au Burundi, un pays plongé dans une grave crise socio-économique caractérisée par un manque criant de devises et une sévère pénurie de carburant. Mais le processus s'est coincé dès que le FMI a envoyé au gouvernement le rapport de la mission qui s'était rendue à Bujumbura en janvier 2023 pour évaluer la première revue de ce programme. Le point d'achoppement ? Une nouvelle dévaluation. 

« Inacceptable », aux yeux du président burundais, qui a bondi devant la proposition de dévaluer une nouvelle fois le franc burundais par rapport au dollar, afin d'aligner le taux du marché officiel sur celui du marché noir. Il est aujourd'hui 2,5 fois plus élevé.

Mission de hauts responsables du FMI ou de la Banque mondiale, visites d'experts... Toutes les tentatives afin de le persuader de changer d'avis n'y ont rien fait. Évariste Ndayishimiye est resté droit dans ses bottes de général. Dévaluer la monnaie serait participer à accélérer une inflation déjà galopante, a-t-il justifié à plusieurs reprises. Elle était par exemple de 36% en décembre 2024, selon les données de la banque centrale du Burundi.

« Contrecoups »

Conséquence : depuis le 18 janvier 2025, 18 mois jour pour jour après la signature de cet accord, celui-ci est devenu caduc. « Ça veut dire que les quelques 200 millions de dollars que le FMI n'avait pas encore décaissés ne le seront pas », explique l'une de nos sources.

« Ce n'est pas une surprise car les autorités burundaises étaient au courant pour cette échéance, c'est un choix délibéré ! », a renchéri une autre source, ajoutant que les « contrecoups » de cette décision seront nombreuses.

Contexte économique difficile

Sur le plan financier, une aide budgétaire de la Banque mondiale, qui était associée à la conclusion de cet accord, tombe également à l'eau. Sur le plan économique, 2025 sera une année difficile, très difficile pour le Burundi, prédisent plusieurs économistes. 

Dans le pays, les stations d'essence sont toutes pratiquement à sec depuis des mois. Gitega avait commencé à mettre en application les premières réformes préconisées par le FMI avant que l'accord échoue, notamment une dévaluation monétaire de 38% et le FMI avait tout de suite débloqué une première tranche de 62 millions de dollars. 

Avec RFI 

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