Au Burundi, des ONG dénoncent la situation de l'ancien directeur général du Kira Hospital – Swiss clinic, l’un des plus grands hôpitaux de Bujumbura. Le Christophe Sahabo est en prison depuis plus de deux ans sous l'accusation « d’atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale ».
Au Burundi, Human Rights Watch (HRW) et des associations locales dénoncent depuis quelques jours « la répression » qui frappe l'ancien directeur général de l'un des hôpitaux les plus en vue du pays, le Kira Hospital – Swiss clinic, Christophe Sahabo.
Ce dernier est en prison depuis plus deux ans sous l'accusation « d’atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale ». Depuis, les autorités lui ont refusé à plusieurs reprises l'accès à un médecin alors qu'il souffre de plusieurs pathologies incurables. Dernier incident en date, le Docteur Sahabo s'est mis à vomir et s'est effondré dans la salle d'audience alors qu'il comparaissait devant ses juges il y a quelques jours.
Transféré dans un hôpital public de Bujumbura, il en a été tiré manu militari deux jours plus tard par des agents du service national de renseignement qui lui ont arraché ses perfusions, avant de le ramener de force en prison. Et, depuis le week-end dernier, le droit de visite pour sa famille et ses avocats a été supprimé.
Une procédure « légale »
Société anonyme dans laquelle des investisseurs suisses détiennent 47% des actions et l'État burundais 32%, l'hôpital Kira – Swiss clinic, le plus moderne des hôpitaux burundais, est devenu en quelques années une référence régionale sous la houlette du Docteur Christophe Sahabo.
Tout se passait bien depuis l'inauguration de Kira Hospital en 2015, jusqu'à début avril 2022 lorsque le Docteur Sahabo a été arrêté brutalement par des agents du service national de renseignement burundais, qui dépend directement du président Évariste Ndayishimiye. Il a été gardé au secret pendant 2 mois, avant d'être finalement transféré à la prison de Ruyigi, à plus de 200 km à l'est de Bujumbura.
Pendant ce temps, le président du Conseil d'administration d'origine française, le Docteur Jean David Pillot, arrêté en même temps que lui, a été expulsé du Burundi après avoir été contraint à la démission. Puis, un nouveau conseil d'administration présidé par un homme du pouvoir a été installé, sans l'accord de l'actionnariat majoritaire privé. Sa première décision : revoir à la hausse les parts de l'État burundais dans Kira Hospital qui vont passer à 61%, pratiquement le double de sa mise de départ.
Depuis deux ans, le Docteur Christophe Sahabo serait en train de payer son refus d'« avouer » par écrit avoir spolié le pays, selon ses proches et ses avocats. Ce que dément un haut responsable qui parle d'une procédure « tout ce qu'il y a de légale ».
Avec RFI
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