Bujumbura : les cas d’abandon du domicile prennent de l’ampleur

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À Bujumbura, la capitale économique du Burundi, des pères de famille désertent leur foyer et laissent leurs conjointes et enfants sans nouvelles.Des femmes se retrouvent toutes seules avec la responsabilité de gérer financièrement le foyer. Bien souvent, elles disent ne plus tenir face à la cherté de la vie. 

Des femmes rencontrées au quartier Gisandema dans le nord de la ville commerciale racontent leur calvaire.

Selon l’une d’elles : »mon mari est parti comme d’habitude au travail et je l’ai attendu, en vain. Une semaine, deux semaines…et cela fait deux ans maintenant. J’ai perdu espoir de le voir revenir ».

Elle ajoute: « Nous gérions ensemble sans soucis les défis liés à la pauvreté. Mais il est parti du jour au lendemain en me laissant seule avec toutes les charges du ménage et nos cinq enfants. Maintenant je commence à manquer des explications à donner aux enfants ».

Elle indique aussi qu’ils se sont mariés légalement. Elle a demandé des nouvelles de son mari auprès de sa belle-famille mais personne n’a pu lui répondre.

Mais selon des informations qui lui parviennent, son mari se porte bien et vit seul maintenant. Elle se demande pourquoi il a quitté son domicile sans rien dire.

Diane, une autre jeune femme, a vu son mari partir à cause d’une mésentente liée à l’utilisation des méthodes contraceptives.

Une autre femme a dit ignorer la raison qui a poussé son mari à quitter son foyer. Pour elle, il a juste fui ses responsabilités.

« Mon mari disait toujours que les charges du ménage commençaient à dépasser ses moyens. On a eu six enfants ensemble, trois sont maintenant à l’école secondaire, les trois autres sont encore à l’école primaire. Tous les enfants fréquentent des écoles privées. Même si on a du travail, mon mari trouvait que nos salaires ne suffisaient pas, et chaque jour, il se lamentait même devant les enfants », explique-t-elle.

« Maintenant je me retrouve seule face à ces charges. Sa famille m’a suggérée de saisir la justice mais je trouve que c’est inutile. Il reviendra quand il voudra », ajoute-t-elle, résignée.

Toutes les femmes rencontrées ne veulent pas saisir la justice. Elles expliquent qu’aujourd’hui la justice est corrompue, elles ne veulent pas perdre leur temps pour rien.

Edine, l’une de ces femmes, dit préférer chercher une autre occupation à côté du travail qu’elle fait déjà plutôt que de saisir les instances judiciaires d’aujourd’hui.

Une autre catégorie concerne des femmes qui élèvent seules les enfants parce que les pères de famille sont aussi partis, mais qui vivaient en union libre. Ce qui est considéré aujourd’hui comme un crime aux yeux de certains administratifs.

Ainsi, elles préfèrent garder le silence car elles s’en veulent de n’avoir pas contracté une union légale. Les enfants issus de ces relations hors mariage en sont les principales victimes.

Elles demandent au gouvernement de protéger au moins les intérêts des enfants dans de telles situations.

Avec SOS Médias Burundi

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